Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Sociale et Solidaire

Pratiques culinaires informelles - retours d'expériences de formalisation

  

Cette conférence en ligne organisée par le RTES, s’inscrit dans le cadre du chantier de travail économie informelle et ESS soutenu par l’ANCT. Elle était l’occasion de partager les retours d'expériences de formalisation de pratiques culinaires informelles : une expérience de Flashcoop menée par la CAE CDP49 sur le territoire d’Angers Loire Métropole, une recherche-action en cours menée à Grigny avec l’appui du GRDR.

(Re)voir la conférence en ligne

 

Retour d'expérience de la Flashcoop Mam Cookies, quartier Belle-Beille, Angers

Pascal Viau et Isabelle Petiteau, coopérative d'activité et d'emploi CDP49 

La Coopérative d’Activité et d’Emploi CDP49 installée à Angers, sous forme de SARL SCOP, fédère une centaine d’entrepreneurs sur le Maine-et-Loire et est membre du réseau national Coopérer Pour Entreprendre.

Partant du constat que 80% des gens accompagnés sont demandeurs d’emploi et que 25 à 30% d’entre eux retrouvent un emploi, les CAE du réseau Coopérer pour Entreprendre se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles des personnes inscrites dans un processus de création d’activité retrouvent un emploi. Il ressort de leur travaux que le processus de création d’entreprise induit tout un ensemble d'évolutions positives et ont souhaité développer un dispositif qui place ce processus de création d’activité au service de l'insertion des personnes. De là a été créée la Flashcoop : coopérative (très) éphémère sur une durée de 7 jours en présentiel, durant laquelle sont abordées toutes les étapes de la création d’entreprise sous forme collective : définition de l’offre, marque, production, vente, comptabilité, bilan… Ce format a été expérimenté sur 10 territoires en simultané avec le soutien de la BPI  (voir le bilan ici). 

En lien avec Angers Loire Métropole, il a été décidé d'expérimenter la Flashcoop sur le quartier Belle-Beille à Angers, dans le cadre de la Fabrique à entreprendre. Un groupe de 8 femmes de 25 à 55 ans ayant des pratiques culinaires informelles sur le quartier a ainsi participé à la Flashcoop de production de biscuits Mam Cookies. Cette expérimentation a été menée en lien avec des structures du territoire, avec notamment l’objectif que la Flashcoop soit une étape d’un parcours plus long.

LA CAE CDP49 a accompagné ces femmes, qui savaient déjà cuisiner, sur toutes les étapes de la création d’activité, sur des points liés à la sécurité au travail, les normes d’hygiène, etc. Ces 7 jours sont aussi l’occasion de rencontrer des structures qui peuvent les accompagner : le groupement des acteurs économiques, de l’accompagnement, de l’insertion, la collectivité… L’objectif n’était pas qu’elles sortent de la Flashcoop avec un développement d’activité, même si 2 d’entre elles ont créé leur activité, mais de leur proposer un parcours adapté à chacune. Suite à la Flashcoop, une formation normes hygiène a été finalisée, un permis de conduire a été passé, une personne a testé la création de gâteaux à la CAE CDP49, deux personnes ont été suivies par le relais pour l’emploi, …

Rôle spécifique de la collectivité :

Angers Loire Métropole était engagée au travers de la Fabrique à Entreprendre, la collectivité a participé à identifier le quartier le plus adapté, a mis en lien la CAE avec un ensemble d’acteurs du quartier (structure insertion, associations…). Angers Loire Métropole a également participé au comité de pilotage et a suivi l'expérimentation en confiance avec la CAE et sans injonction. Elle a également fourni les locaux et financé l'expérimentation (budget de l’action sur 10 jours : 6000€). “La collectivité a ouvert les portes et nous a facilité les choses”.

 

Retour d'expérience de la recherche-action menée à Grigny (GRDR / ville de Grigny)

Mathieu Morosini, direction de l'Aménagement et du Renouvellement Urbain et Ouaddah Nouri, chargé de Mission Accompagnement Social ORCOD-IN -Direction de l'Action Sociale, à la ville de Grigny ; Roberta Bocca, cheffe de projet inclusion sociale au GRDR ; Amandine Spire, maître de conférences en géographie à l’Université Paris Diderot (Paris VII)

Grigny est une commune francilienne de 30 000 habitants où le taux de pauvreté est très important. Depuis quelques années, s’est développé sur le parvis de la gare, un phénomène de vente à la sauvette : offre culinaire faite par des dames d’un certain âge et vente de cigarettes plutôt réalisée par des jeunes hommes en situation irrégulière. Une partie de la population s’est sentie agacée par cette activité qui est venue s'agréger à un ensemble de difficultés auxquelles la population est confrontée. Face à une multitude d’enjeux à concilier et au constat que le répressif ne réglait rien, la ville de Grigny qui n’avait pas les outils pour y faire face mais une volonté politique de s’intéresser à l’activité de ces femmes et de voir comment elles pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions, a fait appel au GRDR pour les accompagner en ce sens.

Le GRDR a défini un projet portant sur 2 axes :

  • l’accompagnement socio-professionnel d'un groupe de femmes immigrées en précarité vers la formalisation d'une activité génératrice de revenus
  • une recherche-action pour faire changer les représentations sur les populations précaires en quartiers politique de la ville et notamment les femmes immigrées, capitaliser les résultats et chercher à modéliser le processus

Ce projet rassemble un grand nombre de partenaires : l’association Réveil qui fonctionne comme une couveuse pour tester l’activité, le CCAS et la ville de Grigny, Grand Paris Sud et le centre de formation de Grigny. Le projet est financé par la ville de Grigny, l’ANCT et le département de l'Essonne sur la dimension insertion par l’activité économique, la Fondation Paris Habitat sur la recherche-action, la DIAN (Direction de l'intégration et de l'accès à la nationalité) sur l’accompagnement des primo-arrivants et la Fondation RAJA sur l’accompagnement.

Les objectifs visés sont :
- analyser de manière approfondie les freins et les atouts des femmes dans leur parcours d'insertion socioprofessionnelle et leur donner une nouvelle visibilité dans l’espace public
- développer un dispositif d’accompagnement vers l'emploi à travers une activité formelle génératrice de revenus inscrite au sein d’une économie sociale, solidaire et collaborative
- développer une offre d’alimentation solidaire et de proximité à Grigny qui répond aux besoins et participer à la remobilisation économique du quartier de la gare de Grigny.

Le GRDR a rencontré 65 femmes, 15 d’entre elles se sont impliquées dans le projet Les Mamas de Grigny qui réunit actuellement 10 cuisinières et 3 personnes en observation.

Depuis mars 2021, un traiteur solidaire est ouvert. Ces femmes travaillent 2 demies-journées par semaine et assurent la production de repas distribués par le CCAS aux personnes les plus vulnérables (800 repas distribués depuis mars 21). Le CCAS en jouant le jeu de la commande publique auprès des Mamas de Grigny a permis de mettre les femmes concernées en situation de prestation et a assuré une solution de rémunération immédiate. Derrière l’ambition est d’ouvrir un restaurant solidaire qui répondra à un besoin de restaurant de proximité, créera de l’emploi durable pour les femmes, sera ouvert aux publics en précarité mais aussi aux employés de la commune. Le local du restaurant solidaire, qui permettra aux femmes d’avoir un lieu de travail plus digne, sans perdre leur visibilité, est en cours d’identification en lien avec la collectivité. 

Les femmes engagées dans le projet ont suivi plusieurs formations : HACCP, cuisine et pâtisserie, comptabilité, communication et informatique. L’objectif étant de les amener à être autonomes dans la gestion de leur association. Le GRDR les accompagne également sur leur situation administrative.

Le GRDR et ses partenaires travaillent actuellement sur l’identification du statut le plus approprié pour structurer l’activité des Mamas de Grigny sur le plan administratif et financier, avec l’objectif de stabiliser un revenu régulier pour les femmes concernées. 

En parallèle, la recherche-action menée dans le cadre du projet et coordonnée par Amandine Spire permet de créer de la ressource autour de l'expérience, et vise à décloisonner et changer les regards sur les situations de précarité, les parcours migratoires et l’informalité. A travers des méthodes de recherches qualitatives, avec les acteurs des politiques urbaines qui rendent possible l’intervention du GRDR et avec les populations concernées, il s’agit de confronter différents récits de la ville de Grigny autour de ces activités économiques, marquées par des tensions et rapports de forces entre différents types de publics, afin d’objectiver et démêler ces tensions.

Rôle de la collectivité :
  • volonté politique
  • soutien financier du projet du GRDR
  • commande publique du CCAS auprès des Mamas de Grigny pour la réalisation de repas à destination de personnes vulnérables
  • travail avec les services préfectoraux sur la situation administrative des femmes
  • recherche d’un local adapté pour l’activité de restaurant solidaire des Mamas de Grigny et réponse à des appels à projets pour l’investissement matériel de la cuisine de celui-ci

 

Ressources :

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Cette conférence en ligne organisée par le RTES, s’inscrit dans le cadre du chantier de travail économie informelle et ESS soutenu par l’ANCT. Elle était l’occasion de partager les retours d'expériences de formalisation de pratiques culinaires informelles : une expérience de Flashcoop menée par la CAE CDP49 sur le territoire d’Angers Loire Métropole, une recherche-action en cours menée à Grigny avec l’appui du GRDR.

(Re)voir la conférence en ligne

 

Retour d'expérience de la Flashcoop Mam Cookies, quartier Belle-Beille, Angers

Pascal Viau et Isabelle Petiteau, coopérative d'activité et d'emploi CDP49 

La Coopérative d’Activité et d’Emploi CDP49 installée à Angers, sous forme de SARL SCOP, fédère une centaine d’entrepreneurs sur le Maine-et-Loire et est membre du réseau national Coopérer Pour Entreprendre.

Partant du constat que 80% des gens accompagnés sont demandeurs d’emploi et que 25 à 30% d’entre eux retrouvent un emploi, les CAE du réseau Coopérer pour Entreprendre se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles des personnes inscrites dans un processus de création d’activité retrouvent un emploi. Il ressort de leur travaux que le processus de création d’entreprise induit tout un ensemble d'évolutions positives et ont souhaité développer un dispositif qui place ce processus de création d’activité au service de l'insertion des personnes. De là a été créée la Flashcoop : coopérative (très) éphémère sur une durée de 7 jours en présentiel, durant laquelle sont abordées toutes les étapes de la création d’entreprise sous forme collective : définition de l’offre, marque, production, vente, comptabilité, bilan… Ce format a été expérimenté sur 10 territoires en simultané avec le soutien de la BPI  (voir le bilan ici). 

En lien avec Angers Loire Métropole, il a été décidé d'expérimenter la Flashcoop sur le quartier Belle-Beille à Angers, dans le cadre de la Fabrique à entreprendre. Un groupe de 8 femmes de 25 à 55 ans ayant des pratiques culinaires informelles sur le quartier a ainsi participé à la Flashcoop de production de biscuits Mam Cookies. Cette expérimentation a été menée en lien avec des structures du territoire, avec notamment l’objectif que la Flashcoop soit une étape d’un parcours plus long.

LA CAE CDP49 a accompagné ces femmes, qui savaient déjà cuisiner, sur toutes les étapes de la création d’activité, sur des points liés à la sécurité au travail, les normes d’hygiène, etc. Ces 7 jours sont aussi l’occasion de rencontrer des structures qui peuvent les accompagner : le groupement des acteurs économiques, de l’accompagnement, de l’insertion, la collectivité… L’objectif n’était pas qu’elles sortent de la Flashcoop avec un développement d’activité, même si 2 d’entre elles ont créé leur activité, mais de leur proposer un parcours adapté à chacune. Suite à la Flashcoop, une formation normes hygiène a été finalisée, un permis de conduire a été passé, une personne a testé la création de gâteaux à la CAE CDP49, deux personnes ont été suivies par le relais pour l’emploi, …

Rôle spécifique de la collectivité :

Angers Loire Métropole était engagée au travers de la Fabrique à Entreprendre, la collectivité a participé à identifier le quartier le plus adapté, a mis en lien la CAE avec un ensemble d’acteurs du quartier (structure insertion, associations…). Angers Loire Métropole a également participé au comité de pilotage et a suivi l'expérimentation en confiance avec la CAE et sans injonction. Elle a également fourni les locaux et financé l'expérimentation (budget de l’action sur 10 jours : 6000€). “La collectivité a ouvert les portes et nous a facilité les choses”.

 

Retour d'expérience de la recherche-action menée à Grigny (GRDR / ville de Grigny)

Mathieu Morosini, direction de l'Aménagement et du Renouvellement Urbain et Ouaddah Nouri, chargé de Mission Accompagnement Social ORCOD-IN -Direction de l'Action Sociale, à la ville de Grigny ; Roberta Bocca, cheffe de projet inclusion sociale au GRDR ; Amandine Spire, maître de conférences en géographie à l’Université Paris Diderot (Paris VII)

Grigny est une commune francilienne de 30 000 habitants où le taux de pauvreté est très important. Depuis quelques années, s’est développé sur le parvis de la gare, un phénomène de vente à la sauvette : offre culinaire faite par des dames d’un certain âge et vente de cigarettes plutôt réalisée par des jeunes hommes en situation irrégulière. Une partie de la population s’est sentie agacée par cette activité qui est venue s'agréger à un ensemble de difficultés auxquelles la population est confrontée. Face à une multitude d’enjeux à concilier et au constat que le répressif ne réglait rien, la ville de Grigny qui n’avait pas les outils pour y faire face mais une volonté politique de s’intéresser à l’activité de ces femmes et de voir comment elles pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions, a fait appel au GRDR pour les accompagner en ce sens.

Le GRDR a défini un projet portant sur 2 axes :

  • l’accompagnement socio-professionnel d'un groupe de femmes immigrées en précarité vers la formalisation d'une activité génératrice de revenus
  • une recherche-action pour faire changer les représentations sur les populations précaires en quartiers politique de la ville et notamment les femmes immigrées, capitaliser les résultats et chercher à modéliser le processus

Ce projet rassemble un grand nombre de partenaires : l’association Réveil qui fonctionne comme une couveuse pour tester l’activité, le CCAS et la ville de Grigny, Grand Paris Sud et le centre de formation de Grigny. Le projet est financé par la ville de Grigny, l’ANCT et le département de l'Essonne sur la dimension insertion par l’activité économique, la Fondation Paris Habitat sur la recherche-action, la DIAN (Direction de l'intégration et de l'accès à la nationalité) sur l’accompagnement des primo-arrivants et la Fondation RAJA sur l’accompagnement.

Les objectifs visés sont :
- analyser de manière approfondie les freins et les atouts des femmes dans leur parcours d'insertion socioprofessionnelle et leur donner une nouvelle visibilité dans l’espace public
- développer un dispositif d’accompagnement vers l'emploi à travers une activité formelle génératrice de revenus inscrite au sein d’une économie sociale, solidaire et collaborative
- développer une offre d’alimentation solidaire et de proximité à Grigny qui répond aux besoins et participer à la remobilisation économique du quartier de la gare de Grigny.

Le GRDR a rencontré 65 femmes, 15 d’entre elles se sont impliquées dans le projet Les Mamas de Grigny qui réunit actuellement 10 cuisinières et 3 personnes en observation.

Depuis mars 2021, un traiteur solidaire est ouvert. Ces femmes travaillent 2 demies-journées par semaine et assurent la production de repas distribués par le CCAS aux personnes les plus vulnérables (800 repas distribués depuis mars 21). Le CCAS en jouant le jeu de la commande publique auprès des Mamas de Grigny a permis de mettre les femmes concernées en situation de prestation et a assuré une solution de rémunération immédiate. Derrière l’ambition est d’ouvrir un restaurant solidaire qui répondra à un besoin de restaurant de proximité, créera de l’emploi durable pour les femmes, sera ouvert aux publics en précarité mais aussi aux employés de la commune. Le local du restaurant solidaire, qui permettra aux femmes d’avoir un lieu de travail plus digne, sans perdre leur visibilité, est en cours d’identification en lien avec la collectivité. 

Les femmes engagées dans le projet ont suivi plusieurs formations : HACCP, cuisine et pâtisserie, comptabilité, communication et informatique. L’objectif étant de les amener à être autonomes dans la gestion de leur association. Le GRDR les accompagne également sur leur situation administrative.

Le GRDR et ses partenaires travaillent actuellement sur l’identification du statut le plus approprié pour structurer l’activité des Mamas de Grigny sur le plan administratif et financier, avec l’objectif de stabiliser un revenu régulier pour les femmes concernées. 

En parallèle, la recherche-action menée dans le cadre du projet et coordonnée par Amandine Spire permet de créer de la ressource autour de l'expérience, et vise à décloisonner et changer les regards sur les situations de précarité, les parcours migratoires et l’informalité. A travers des méthodes de recherches qualitatives, avec les acteurs des politiques urbaines qui rendent possible l’intervention du GRDR et avec les populations concernées, il s’agit de confronter différents récits de la ville de Grigny autour de ces activités économiques, marquées par des tensions et rapports de forces entre différents types de publics, afin d’objectiver et démêler ces tensions.

Rôle de la collectivité :
  • volonté politique
  • soutien financier du projet du GRDR
  • commande publique du CCAS auprès des Mamas de Grigny pour la réalisation de repas à destination de personnes vulnérables
  • travail avec les services préfectoraux sur la situation administrative des femmes
  • recherche d’un local adapté pour l’activité de restaurant solidaire des Mamas de Grigny et réponse à des appels à projets pour l’investissement matériel de la cuisine de celui-ci

 

Ressources :

Étude PLS/RTES : ESS, territoires ruraux & urbains

La cohésion économique et sociale entre territoires est au cœur de la construction européenne. À travers cette étude coéditée avec le RTES, Pour la Solidarité - PLS montre que l’ESS a la capacité de renforcer la cohésion au sein mais aussi entre les territoires, et propose des solutions innovantes, durables, sociales, inclusives et adaptées aux problématiques rencontrées par les territoires les plus fragiles, qu’ils soient ruraux ou urbains.

Téléchargez l'étude "ESS, territoires ruraux & urbains" - 37 pages, juin 2021

Vecteur des différentes transitions, tant écologique, démocratique, énergétique, qu’économique, l’ESS redynamise les territoires et favorise leur coopération ! Elle incarne une façon d’entreprendre, de produire et de consommer, qui respecte le.la salarié, le.la consommateur.rice, le.la citoyen.ne et les générations futures.

S’appuyant sur un fort ancrage territorial, l’ESS joue un rôle central, en milieu rural comme urbain, en développant des services adaptés aux besoins du territoire et de ses habitant.e.s, en créant des emplois non délocalisables, et en contribuant à la qualité de la vie dans les territoires. Loin d’être un dernier recours, l’économie sociale et solidaire doit être envisagée comme la voie principale d’action !

Découvrez dans cette publication, comment la synergie entre collectivités territoriales, acteur.rice.s de l’ESS et Union européenne peut être source de développement économique et social et de cohésion sociale dans les territoires urbains et ruraux.

Catégorie
Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

La cohésion économique et sociale entre territoires est au cœur de la construction européenne. À travers cette étude coéditée avec le RTES, Pour la Solidarité - PLS montre que l’ESS a la capacité de renforcer la cohésion au sein mais aussi entre les territoires, et propose des solutions innovantes, durables, sociales, inclusives et adaptées aux problématiques rencontrées par les territoires les plus fragiles, qu’ils soient ruraux ou urbains.

Téléchargez l'étude "ESS, territoires ruraux & urbains" - 37 pages, juin 2021

Vecteur des différentes transitions, tant écologique, démocratique, énergétique, qu’économique, l’ESS redynamise les territoires et favorise leur coopération ! Elle incarne une façon d’entreprendre, de produire et de consommer, qui respecte le.la salarié, le.la consommateur.rice, le.la citoyen.ne et les générations futures.

S’appuyant sur un fort ancrage territorial, l’ESS joue un rôle central, en milieu rural comme urbain, en développant des services adaptés aux besoins du territoire et de ses habitant.e.s, en créant des emplois non délocalisables, et en contribuant à la qualité de la vie dans les territoires. Loin d’être un dernier recours, l’économie sociale et solidaire doit être envisagée comme la voie principale d’action !

Découvrez dans cette publication, comment la synergie entre collectivités territoriales, acteur.rice.s de l’ESS et Union européenne peut être source de développement économique et social et de cohésion sociale dans les territoires urbains et ruraux.

Fiche Déniché pour Vous n°97 : Migracoop

Migracoop est un programme porté depuis 2019 par l’association Meltingcoop et l’association Réveil, en direction d’entrepreneurs migrants. Le programme s’organise autour de 3 axes : mettre en réseau des entrepreneurs par secteurs d’activité, expérimenter de nouvelles manières de faire pour accompagner les entrepreneurs et favoriser les passerelles avec l’écosystème de l’ESS.

Téléchargez la fiche n°97 : Migracoop

Mots-clés : économie informelle, entrepreneuriat collectif. Mai 2021.

Site internet : http://www.meltingcoop.fr/?page_id=2

sdd

75000 PARIS

Zone d'action : Paris, Île-de-France.

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Migracoop est un programme porté depuis 2019 par l’association Meltingcoop et l’association Réveil, en direction d’entrepreneurs migrants. Le programme s’organise autour de 3 axes : mettre en réseau des entrepreneurs par secteurs d’activité, expérimenter de nouvelles manières de faire pour accompagner les entrepreneurs et favoriser les passerelles avec l’écosystème de l’ESS.

Téléchargez la fiche n°97 : Migracoop

Mots-clés : économie informelle, entrepreneuriat collectif. Mai 2021.

Site internet : http://www.meltingcoop.fr/?page_id=2

sdd

75000 PARIS

Zone d'action : Paris, Île-de-France.

 

Étude ANCT "L'ESS : une chance pour les territoires fragiles"

L'ANCT a présenté son étude "L'ESS : une chance pour les territoires fragiles", réalisée par le groupement Les Petites Rivières / Les Beaux Jours / InterstiCiel, à l'occasion d'un webinaire le 31 mars au cours duquel le RTES est intervenu en tant que partenaire du comité de pilotage de cette étude. Elle vise à mettre en évidence les leviers dont disposent les décideurs publics locaux pour, dans les territoires fragiles, s’impliquer aux côtés des entreprises de l’ESS afin de répondre aux défis d’une relance durable.

En ouverture du séminaire, Yves le Breton, directeur de l'ANCT, a indiqué que des liens très naturels existent entre l'ANCT et l'économie sociale et solidaire, économie ancrée dans les territoires.

L'étude sera diffusée et permettra d'alimenter les axes de travail de l'ANCT, et notamment la contractualisation territoriale (830 périmètres viennent d'être définis pour les CRTE: "les acteurs ESS ont vocation à être partie prenante de cette discussion entre l'Etat et les collectivités locales") et les programmes de l'ANCT (Territoires d’industrie, Action Cœur de Ville,  Petites Villes de demain,  mais aussi Ruralités et Numérique). Les travaux permettront aussi d'alimenter l'offre de services et la boîte à outils pour accompagner les collectivités (en interne de l'ANCT ou via autres partenaires publics ou privés).

Une séquence de la rencontre était consacrée aux leviers des décideurs publics locaux pour les entreprises de l’ESS dans les territoires fragiles. 6 leviers ont été identifiés et illustrés par des exemples et des éclairages des partenaires de l'étude (Avise, France Active et le RTES):

  • Activer des partenariats financiers directs dans le cadre de ses compétences

  • Activer des contributions en nature dans le cadre de ses compétences

  • Développer une commande publique responsable

  • Accompagner les entreprises de l’ESS

  • Promouvoir les activités et l’offre des entreprises de l’ESS auprès du grand public

  • Co animer des dynamiques collectives.

Plus d'informations sur le site de l'ANCT

 

 

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Type de ressource
Autres
Ressource privée
Non
Résumé

L'ANCT a présenté son étude "L'ESS : une chance pour les territoires fragiles", réalisée par le groupement Les Petites Rivières / Les Beaux Jours / InterstiCiel, à l'occasion d'un webinaire le 31 mars au cours duquel le RTES est intervenu en tant que partenaire du comité de pilotage de cette étude. Elle vise à mettre en évidence les leviers dont disposent les décideurs publics locaux pour, dans les territoires fragiles, s’impliquer aux côtés des entreprises de l’ESS afin de répondre aux défis d’une relance durable.

En ouverture du séminaire, Yves le Breton, directeur de l'ANCT, a indiqué que des liens très naturels existent entre l'ANCT et l'économie sociale et solidaire, économie ancrée dans les territoires.

L'étude sera diffusée et permettra d'alimenter les axes de travail de l'ANCT, et notamment la contractualisation territoriale (830 périmètres viennent d'être définis pour les CRTE: "les acteurs ESS ont vocation à être partie prenante de cette discussion entre l'Etat et les collectivités locales") et les programmes de l'ANCT (Territoires d’industrie, Action Cœur de Ville,  Petites Villes de demain,  mais aussi Ruralités et Numérique). Les travaux permettront aussi d'alimenter l'offre de services et la boîte à outils pour accompagner les collectivités (en interne de l'ANCT ou via autres partenaires publics ou privés).

Une séquence de la rencontre était consacrée aux leviers des décideurs publics locaux pour les entreprises de l’ESS dans les territoires fragiles. 6 leviers ont été identifiés et illustrés par des exemples et des éclairages des partenaires de l'étude (Avise, France Active et le RTES):

  • Activer des partenariats financiers directs dans le cadre de ses compétences

  • Activer des contributions en nature dans le cadre de ses compétences

  • Développer une commande publique responsable

  • Accompagner les entreprises de l’ESS

  • Promouvoir les activités et l’offre des entreprises de l’ESS auprès du grand public

  • Co animer des dynamiques collectives.

Plus d'informations sur le site de l'ANCT

 

Mécanique de rue : retour sur une recherche-action - conférence en ligne mars 2021

  

Dans le cadre du PIA, une recherche-action a été menée à Stains sur la mécanique de rue. Les diagnostics et préconisations de cette recherche-action ont entraîné une réflexion collective sur le territoire de Plaine-Commune. Abou Ndiaye, sociologue ayant mené cette recherche-action et Valentin Périnaux chargé de mission à Plaine Commune, sont revenus sur les principaux résultats et préconisations de la recherche-action et sur la façon dont celle-ci a questionné les collectivités locales. Cette conférence en ligne s'inscrit dans le cycle de travail sur économie informelle & ESS du RTES, elle a rassemblé 60 personnes.

 

 

 

Abou Ndiaye, sociologue, directeur de l’ARESS organisme de recherche rattaché à la fondation maison des sciences de l’homme, propose une définition de l’économie informelle dans les pays du nord : l’ensemble des pratiques qui créent de la valeur mais échappent au contrôle de l'État. Les habitants créent des réponses, dans la proximité, à des besoins qui ne sont pas pris en charge par l’économie marchande. La mécanique de rue, longtemps appelée mécanique sauvage, désigne toutes les réparations automobiles informelles, on parle aussi de mécanique de plein air ou de mécanique ambulante.

En 2015/2016, Stains et Plaine Commune ont été lauréats du PIA (programme d’investissement d’avenir) ville durable et solidaire. Dans ce cadre, Stains et Plaine Commune ont monté un partenariat de recherche avec l’Université Paris 8, le laboratoire LAVUE et l’ARESS, réunissant 7 chercheurs autour de la mécanique de rue sur 2 quartiers de Stains. La recherche-action comportait un axe quantitatif et un axe qualitatif : plusieurs mois d'observation de terrain, des questionnaires passés auprès de 50 mécaniciens de rue et 100 familles, une trentaine d'entretiens individuels et des entretiens collectifs. Tout cela a permis de mettre en évidence un certain nombre d’éléments sur la mobilité et sur l’activité de mécanique de rue dans ces quartiers.

Les plaintes sur les nuisances de la mécanique de rue sont nombreuses mais l’enquête a permis de mettre en évidence le fait que dans les 2 quartiers sur laquelle est menée la recherche-action, 6 familles sur 10 ont recours à la mécanique de rue pour réparer leur automobile. 70% des personnes interrogées répondent que la mécanique de rue ne les dérange pas. Il apparaît que la mécanique de rue répond à un réel besoin, certaines personnes font 200 kms pour faire appel à ces mécaniciens qui pratiquent une mécanique clinique : démontage du moteur et changement de la pièce défaillante (quand la plupart des garages changent le moteur), et comme la rémunération n’est pas horaire mais au forfait, cela coûte moins cher que dans un garage conventionnel. Il s’agit donc d’une réparation à moindre coût mais surtout d’une réparation qu’on ne trouve plus ailleurs. 

Valentin Périnaux chargé de mission gestion urbaine de proximité à la direction de la Rénovation Urbaine et de la politique de la ville de Plaine Commune: la mécanique de rue est au croisement de plusieurs enjeux qui relèvent des intercommunalités : cadre de vie, emploi et insertion, ESS, mobilité, etc. A Plaine Commune la mécanique de rue a d’abord été abordée au prisme de ses nuisances : les élu.e.s des 9 villes du territoires recevaient régulièrement des plaintes à ce sujet. L’intercommunalité a donc souhaité travailler sur la mécanique de rue, pour comprendre et objectiver ce sujet avant de proposer des solutions. L’étude menée par Abou Ndiaye en 2016 à Stains a donné envie de poursuivre et plusieurs diagnostics flash, une étude commandée par l’APES, ainsi qu’une autre étude d’Abou Ndiaye récente sur Saint-Denis ont été menées. Ces études ont permis de changer la sémantique utilisée : de mécanique sauvage à mécanique de rue. Les études ont permis de déconstruire tout un ensemble de stéréotypes et de penser des solutions différemment : non plus des mesures de très court-terme pour interdire, empêcher ces pratiques, mais des mesures de moyen et long termes.

Ces études démontrent que l’activité de mécanique de rue n’est jamais criminelle, ce qui était un gros point de vigilance pour les élus qui craignaient que ces activités s’inscrivent dans des réseaux de recel. Malgré les nuisances : pollution des sols, pollution visuelle, occupation des places de parkings, etc. les habitants considèrent ces pratiques comme une ressource qui répond à une demande sociale de réparation de véhicule à moindre coût et permet d’augmenter le reste à vivre des personnes. Cette mécanique de rue réunit de grandes compétences et savoir-faire et propose une offre alternative, de proximité et complémentaire aux garages classiques comme le pointent certains garagistes eux-mêmes.

Les compétences de ces mécaniciens sont valorisables et formalisables. Cette formalisation permettrait d’éliminer les nuisances liées à ces activités et de sécuriser les parcours des mécaniciens. Les mécaniciens et les acteurs locaux sont plutôt favorables à cette formalisation qui pourrait prendre plusieurs formes. Les préconisations qui ressortent de la recherche-action, et qui ont été travaillées avec une cinquantaine de mécaniciens de rue évoquent plusieurs points : - un nécessaire travail sur les acquis de l'expérience et sur l'assainissement des situations administratives de certains - un souhait de maîtriser l’outil de travail : idée d’un garage solidaire sous forme coopérative ou de micro ateliers coopératifs, eux-mêmes réunis sous forme coopérative - un axe formation - un axe IAE - un axe self-garage- un axe écomobilité -  un axe autopartage - un axe de conseils en mobilité.

Coralie Moigneau, chargée de mission ESS à la ville de Stains : l'étude menée par Abou Ndiaye a permis de déconstruire les préjugés, la mécanique de rue n’est pas seulement un problème pour le cadre de vie et l’environnement c’est aussi une solution pour les habitants. Stains réfléchit actuellement à développer une plateforme de mobilité multiservices, avec une offre de réparation clinique mais aussi des solutions de mobilité moins impactantes pour l'environnement, des conseils et orientations en matière de mobilité, etc. avec un axe inclusion des mécaniciens de rue qui le souhaitent. 

Ressources

 

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Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Dans le cadre du PIA, une recherche-action a été menée à Stains sur la mécanique de rue. Les diagnostics et préconisations de cette recherche-action ont entraîné une réflexion collective sur le territoire de Plaine-Commune. Abou Ndiaye, sociologue ayant mené cette recherche-action et Valentin Périnaux chargé de mission à Plaine Commune, sont revenus sur les principaux résultats et préconisations de la recherche-action et sur la façon dont celle-ci a questionné les collectivités locales. Cette conférence en ligne s'inscrit dans le cycle de travail sur économie informelle & ESS du RTES, elle a rassemblé 60 personnes.

 

 

 

Abou Ndiaye, sociologue, directeur de l’ARESS organisme de recherche rattaché à la fondation maison des sciences de l’homme, propose une définition de l’économie informelle dans les pays du nord : l’ensemble des pratiques qui créent de la valeur mais échappent au contrôle de l'État. Les habitants créent des réponses, dans la proximité, à des besoins qui ne sont pas pris en charge par l’économie marchande. La mécanique de rue, longtemps appelée mécanique sauvage, désigne toutes les réparations automobiles informelles, on parle aussi de mécanique de plein air ou de mécanique ambulante.

En 2015/2016, Stains et Plaine Commune ont été lauréats du PIA (programme d’investissement d’avenir) ville durable et solidaire. Dans ce cadre, Stains et Plaine Commune ont monté un partenariat de recherche avec l’Université Paris 8, le laboratoire LAVUE et l’ARESS, réunissant 7 chercheurs autour de la mécanique de rue sur 2 quartiers de Stains. La recherche-action comportait un axe quantitatif et un axe qualitatif : plusieurs mois d'observation de terrain, des questionnaires passés auprès de 50 mécaniciens de rue et 100 familles, une trentaine d'entretiens individuels et des entretiens collectifs. Tout cela a permis de mettre en évidence un certain nombre d’éléments sur la mobilité et sur l’activité de mécanique de rue dans ces quartiers.

Les plaintes sur les nuisances de la mécanique de rue sont nombreuses mais l’enquête a permis de mettre en évidence le fait que dans les 2 quartiers sur laquelle est menée la recherche-action, 6 familles sur 10 ont recours à la mécanique de rue pour réparer leur automobile. 70% des personnes interrogées répondent que la mécanique de rue ne les dérange pas. Il apparaît que la mécanique de rue répond à un réel besoin, certaines personnes font 200 kms pour faire appel à ces mécaniciens qui pratiquent une mécanique clinique : démontage du moteur et changement de la pièce défaillante (quand la plupart des garages changent le moteur), et comme la rémunération n’est pas horaire mais au forfait, cela coûte moins cher que dans un garage conventionnel. Il s’agit donc d’une réparation à moindre coût mais surtout d’une réparation qu’on ne trouve plus ailleurs. 

Valentin Périnaux chargé de mission gestion urbaine de proximité à la direction de la Rénovation Urbaine et de la politique de la ville de Plaine Commune: la mécanique de rue est au croisement de plusieurs enjeux qui relèvent des intercommunalités : cadre de vie, emploi et insertion, ESS, mobilité, etc. A Plaine Commune la mécanique de rue a d’abord été abordée au prisme de ses nuisances : les élu.e.s des 9 villes du territoires recevaient régulièrement des plaintes à ce sujet. L’intercommunalité a donc souhaité travailler sur la mécanique de rue, pour comprendre et objectiver ce sujet avant de proposer des solutions. L’étude menée par Abou Ndiaye en 2016 à Stains a donné envie de poursuivre et plusieurs diagnostics flash, une étude commandée par l’APES, ainsi qu’une autre étude d’Abou Ndiaye récente sur Saint-Denis ont été menées. Ces études ont permis de changer la sémantique utilisée : de mécanique sauvage à mécanique de rue. Les études ont permis de déconstruire tout un ensemble de stéréotypes et de penser des solutions différemment : non plus des mesures de très court-terme pour interdire, empêcher ces pratiques, mais des mesures de moyen et long termes.

Ces études démontrent que l’activité de mécanique de rue n’est jamais criminelle, ce qui était un gros point de vigilance pour les élus qui craignaient que ces activités s’inscrivent dans des réseaux de recel. Malgré les nuisances : pollution des sols, pollution visuelle, occupation des places de parkings, etc. les habitants considèrent ces pratiques comme une ressource qui répond à une demande sociale de réparation de véhicule à moindre coût et permet d’augmenter le reste à vivre des personnes. Cette mécanique de rue réunit de grandes compétences et savoir-faire et propose une offre alternative, de proximité et complémentaire aux garages classiques comme le pointent certains garagistes eux-mêmes.

Les compétences de ces mécaniciens sont valorisables et formalisables. Cette formalisation permettrait d’éliminer les nuisances liées à ces activités et de sécuriser les parcours des mécaniciens. Les mécaniciens et les acteurs locaux sont plutôt favorables à cette formalisation qui pourrait prendre plusieurs formes. Les préconisations qui ressortent de la recherche-action, et qui ont été travaillées avec une cinquantaine de mécaniciens de rue évoquent plusieurs points : - un nécessaire travail sur les acquis de l'expérience et sur l'assainissement des situations administratives de certains - un souhait de maîtriser l’outil de travail : idée d’un garage solidaire sous forme coopérative ou de micro ateliers coopératifs, eux-mêmes réunis sous forme coopérative - un axe formation - un axe IAE - un axe self-garage- un axe écomobilité -  un axe autopartage - un axe de conseils en mobilité.

Coralie Moigneau, chargée de mission ESS à la ville de Stains : l'étude menée par Abou Ndiaye a permis de déconstruire les préjugés, la mécanique de rue n’est pas seulement un problème pour le cadre de vie et l’environnement c’est aussi une solution pour les habitants. Stains réfléchit actuellement à développer une plateforme de mobilité multiservices, avec une offre de réparation clinique mais aussi des solutions de mobilité moins impactantes pour l'environnement, des conseils et orientations en matière de mobilité, etc. avec un axe inclusion des mécaniciens de rue qui le souhaitent. 

Ressources

 

Webinaire ESS & ruralités : Les relations contractuelles entre collectivités et acteurs - février 2021

Dans le cadre du cycle de webinaire ESS & ruralités du projet TRESSONS, le RTES organisait en partenariat avec l'Avise un webinaire sur les relations contractuelles entre les collectivités et les acteurs de l'ESS le 18 février 2021. 

 

Subventions, délégations de services publics, marchés publics,...les modalités de partenariat et de contractualisation entre collectivités et acteurs sont diverses mais ne sont pas équivalentes. Elles s'inscrivent dans un environnement complexe. Quels sont les avantages et les contraintes de la subvention ? À quelles conditions une subvention est-elle compatible avec la règlementation européenne ? Le recours à un marché public apporte t-il plus de garantie juridique ?

Après un 1er éclairage sur les différentes formes possibles de contractualisation, des retours d'expériences d'acteurs et de collectivité ont illustrés la façon dont collectivité et acteurs peuvent co-construire des réponses adaptées aux besoins du territoire, en mobilisant des outils juridiques existants, et en s'appuyant sur les ressources du territoire. 

Avec les interventions de :

  • Patricia Andriot, élue communauté de communes d’Auberive Vingeanne Montsaugeonnais et vice-présidente du RTES

  • Quentin Dupetit, chargé de mission à la FNCUMA

  • Eric Rossi, délégué de Familles Rurales

Retrouvez le diaporama de ce webinaire.

Retrouvez le programme du cycle de webinaires ESS & ruralités de l'Avise et du RTES.

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Dans le cadre du cycle de webinaire ESS & ruralités du projet TRESSONS, le RTES organisait en partenariat avec l'Avise un webinaire sur les relations contractuelles entre les collectivités et les acteurs de l'ESS le 18 février 2021. 

 

Subventions, délégations de services publics, marchés publics,...les modalités de partenariat et de contractualisation entre collectivités et acteurs sont diverses mais ne sont pas équivalentes. Elles s'inscrivent dans un environnement complexe. Quels sont les avantages et les contraintes de la subvention ? À quelles conditions une subvention est-elle compatible avec la règlementation européenne ? Le recours à un marché public apporte t-il plus de garantie juridique ?

Après un 1er éclairage sur les différentes formes possibles de contractualisation, des retours d'expériences d'acteurs et de collectivité ont illustrés la façon dont collectivité et acteurs peuvent co-construire des réponses adaptées aux besoins du territoire, en mobilisant des outils juridiques existants, et en s'appuyant sur les ressources du territoire.

Avec les interventions de :

  • Patricia Andriot, élue communauté de communes d’Auberive Vingeanne Montsaugeonnais et vice-présidente du RTES

  • Quentin Dupetit, chargé de mission à la FNCUMA

  • Eric Rossi, délégué de Familles Rurales

 

Retrouvez le diaporama de ce webinaire.

Retrouvez le programme du cycle de webinaires ESS & ruralités de l'Avise et du RTES.

 

Mode d'emploi ESS & ruralités - version anglaise

Suite à la publication du Mode d'emploi ESS & ruralités en septembre 2020, l'Avise publie en partenariat avec le RTES dans le cadre du projet TRESSONS, la version anglaise de ce mode d’emploi qui apporte des clés de compréhension et d’action pour les décideurs publics et privés qui souhaitent encourager l’innovation sociale et soutenir les projets à fort impact social et environnemental dans les territoires ruraux. 

This document, published by Avise with the support of the RTES, provides the keys to understanding the social and solidarity economy (SSE) central role in the development and appeal of rural communities, as well as in trends that promote an ecological and solidarity transition.

Download the "Handbook: The social & solidarity economy and rural communities" (32 PAGES - JANUARY 2021).

TÉLÉCHARGEZ LE MODE D'EMPLOI ESS & RURALITÉS (VERSION FRANÇAISE - 32 PAGES - SEPTEMBRE 2020).

Catégorie
Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Suite à la publication du Mode d'emploi ESS & ruralités en septembre 2020, l'Avise publie en partenariat avec le RTES dans le cadre du projet TRESSONS, la version anglaise de ce mode d’emploi qui apporte des clés de compréhension et d’action pour les décideurs publics et privés qui souhaitent encourager l’innovation sociale et soutenir les projets à fort impact social et environnemental dans les territoires ruraux. 

This document, published by Avise with the support of the RTES, provides the keys to understanding the social and solidarity economy (SSE) central role in the development and appeal of rural communities, as well as in trends that promote an ecological and solidarity transition.

Download the "Handbook: The social & solidarity economy and rural communities" (32 PAGES - JANUARY 2021).

TÉLÉCHARGEZ LE MODE D'EMPLOI ESS & RURALITÉS (VERSION FRANÇAISE - 32 PAGES - SEPTEMBRE 2020).

Fiche Déniché pour vous n°90 : Accorderie de Cachan

L’Accorderie de Cachan, installée dans le quartier prioritaire « Cité-Jardin » depuis 2019 s’inscrit dans le réseau des accorderies de France. Les Accorderies visent à créer un système d’échange de services non marchand en défendant les valeurs de l’entraide sur un principe simple : une heure de service offert est égale à une heure de service reçu. Chacun met alors à disposition des autres ses compétences et ses talents sous la forme d’offre de service (ou demande de service).

Téléchargez la fiche Déniché pour vous n°90 : Accorderie de Cachan.

Mots-clés : Échanges de services, lieux partagés.

Site internet : http://www.accorderie.fr/cachan/

dfg

94230 CACHAN

Zone d'action : Cachan

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

L’Accorderie de Cachan, installée dans le quartier prioritaire « Cité-Jardin » depuis 2019 s’inscrit dans le réseau des accorderies de France. Les Accorderies visent à créer un système d’échange de services non marchand en défendant les valeurs de l’entraide sur un principe simple : une heure de service offert est égale à une heure de service reçu. Chacun met alors à disposition des autres ses compétences et ses talents sous la forme d’offre de service (ou demande de service).

Téléchargez la fiche Déniché pour vous n°90 : Accorderie de Cachan.

Mots-clés : Échanges de services, lieux partagés.

Site internet : http://www.accorderie.fr/cachan/

dfg

94230 CACHAN

Zone d'action : Cachan

Economie informelle, s'appuyer sur les collectifs d'habitants - conférence en ligne novembre 2020

Autour du thème, Economie informelle : s’appuyer sur les collectifs d’habitants, cette conférence inaugurait le cycle de travaux du RTES sur la thématique économie informelle et ESS, , menés avec le soutien de l'ANCT (voir notre article dédié). Le RTES accueillait pour l’occasion Fatima Mostefaoui, déléguée générale du collectif Avec Nous et présidente du collectif de femmes des quartiers nord de Marseille et Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV (Conseil National des Villes).

(Re)voir la conférence en ligne : 

  • Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV 

Pole S, qui signifie Plateforme d’orientation vers l’emploi par l’économie solidaire, a été créée il y a 30 ans à Villeneuve la Garenne et est aujourd’hui implantée dans de nombreux quartiers populaires en Ile-de-France et à Marseille. Claude Sicart est depuis plus de 20 ans militant et professionnel dans les quartiers de la politique de la ville, il a donc été rapidement en prise avec l’économie informelle. D’abord celle qui se donne à voir, présente dans la rue comme les garages de rue et autres services de rue, puis usager quotidien de l’économie informelle en déjeunant le midi grâce à la cuisine réalisée par des collectifs de femmes, seule offre de restauration dans les quartiers où il travaillait. Il a également découvert le fonctionnement des tontines, forme de banque solidaire, tenue surtout par des collectifs de femmes qui se rassemblent et thésaurisent en vue de développer des projets économiques. 

Claude Sicart est membre du Conseil National des Villes, instance consultative présidée par le premier ministre qui concourt à la conception et à la mise en œuvre de la politique de la ville.  Le CNV a été saisi en mars 2019 par Julien Denormandie, Ministre de la ville et du logement, sur l’économie informelle.

La saisine ministérielle souligne : “les stratégies de développement économique urbain élaborées par les acteurs territoriaux sont essentiellement tournées vers les entreprises et le secteur marchand. Or, force est de constater que dans les QPV, il existe une part importante de l’activité portée par de l’économie sociale et solidaire ou l’économie informelle, pans économiques qui devraient permettre d’intégrer les quartiers prioritaires dans les stratégies globales de développement des territoires. Des projets économiquement viables émergent, parfois à partir d’activités informelles ou peu rentables, mais globalement, les taux de réussite ne sont pas encore à l’échelle des enjeux et des besoins. Or, les quartiers prioritaires disposent d’atouts, notamment une population jeune, dynamique, capable d’identifier les besoins de services, d’activités de proximité et d’y répondre avec ses propres codes et modèles, définis parfois comme l’économie populaire. Comment faire évoluer du non-lucratif vers du lucratif les projets et les initiatives des habitants ? »

Pour Claude Sicart, la volonté de “faire évoluer du non lucratif au lucratif les projets et les initiatives des habitants”, est un peu réductrice de ce qu’est l’économie informelle et si il y a lieu de la rendre plus performante il ne faudrait pas la réduire à des activités qui seraient viables économiquement. Il est intéressant de voir qu’avec et depuis ce rapport du CNV, le sujet de l’économie informelle a surgit dans le débat  public alors qu’elle est intrinsèquement liée à l’histoire de la politique de la ville, et même antérieure, mais l’économie informelle a toujours été mise de côté, non reconnue, non prise en compte. Elle n’a ainsi fait l’objet d’aucune étude de l’ONPV (observatoire national de la politique de la ville), sauf il y a un an sur l’économie informelle à Mayotte qui représente 60% de l’économie mahoraise. L’émergence de cette question aujourd’hui est selon Claude Sicart l’expression de l’échec de la politique de la ville : le taux de chômage dans les quartiers populaires atteint toujours près de 30%, 40% de la population est sous les seuils de pauvreté, etc.

Les membres du CNV retiennent comme définition : “l’économie informelle désigne l’ensemble des initiatives et des activités (vente de biens ou de services, prestations, accompagnement de personne, projet individuel ou collectif), créatrices de valeur et de lien de solidarité, qui échappent à la régulation de l’Etat et à la comptabilité nationale, qui ne s’inscrivent dans aucun cadre réglementaire et n’offrent, de ce fait, pas de protection sociale pour les personnes.”

  • Fatima Mostefaoui, déléguée générale du collectif Avec Nous et présidente du collectif de femmes des quartiers nord de Marseille

Le collectif des femmes des quartiers nord de Marseille s’est constitué suite à un règlement de compte lié au trafic de drogues ayant causé la mort d’un jeune à la sortie d'un théâtre. Suite à cela des femmes se sont constituées en collectif et ont rédigé une tribune parue en avril 2019, sur la redistribution des biens confisqués de la mafia, motivée surtout par un sentiment d’abandon. Ces biens confisqués, s’ils étaient redistribués dans les quartiers populaires, pourraient servir à leur développement économique, social, etc.

Fatima Mostefaoui insiste sur la nécessité de distinguer économie informelle et économie du crime ou mafieuse, trop souvent confondue ou associée, ce qui d’une certaine façon revient à nier les savoir-faire. L’économie informelle est très présente et depuis longtemps dans les quartiers populaires : depuis des années des femmes font de la cuisine de façon informelle par exemple, mais cela n’est jamais valorisé. Rien n’est fait non plus pour s’appuyer sur cette économie informelle et essayer de faire sortir les gens de leurs difficultés. Une des femmes du collectif fait par exemple de la cuisine de grande qualité, elle pourrait prétendre à ouvrir un restaurant ou faire traiteur, elle est très régulièrement sollicitée pour participer à des événements mais quand elle a voulu créer sa propre activité elle n’a rencontré que des obstacles, et c’est une autre personne avec plus de compétences en ingénierie qui a récupéré son projet. Les compétences sont présentes dans les quartiers populaires, le problème c’est de vouloir faire appel à des compétences extérieures pour accompagner ou “monter en compétences” les habitants des quartiers populaires, ce qui exprime en réalité un manque de confiance envers ces derniers et est très mal vécu. Ce dont ils ont besoin, ce sont des moyens en ingénierie pour le montage de projets et la mise en commun de compétences variées.

En lien avec Pole S, le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille a développé une fabrique numérique (voir le dossier de La Fabrique des quartiers populaires).

Le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille a également initié une place de marché au sein du quartier à partir du travail de femmes qui ont des jardins partagés et cultivent du bio, dans le cadre des tables de quartier, un dispositif de participation des habitants. La place de marché travaille avec une ferme en proximité, l’installation de maraîchers bio sur le territoire, et la vente de produits accessibles aux habitants du quartier.

Des ateliers de fabrication de savons et de lessive sont également organisés, les femmes vendent ensuite leurs productions. Faire sa propre lessive, son propre déodorant, ça n’est pas valorisé dans les quartiers populaires, il y a des porteurs de projets extérieurs qui vendent des produits naturels comme des produits nouveaux, pourtant ce sont des savoir-faire ancestraux dans nos quartiers, nos parents se lavaient les dents avec du charbon, nous avons grandi avec cela, il est nécessaire de faire reconnaître cette économie. Nous avançons sur ces sujets et maintenant un incubateur solidaire est en cours de développement. 

Quels freins dépasser pour transformer l’économie informelle vers l’ESS et quels leviers d’action des collectivités territoriales ?

L’économie informelle est une production de biens et de services à faible coût qui permet à des personnes confrontées à des fragilités croissantes d’avoir des revenus, aussi faibles soient-ils. L’économie informelle répond à des besoins de biens et de services à des prix adaptés aux moyens financiers des habitants. Jamais il n’a autant été question du savoir-faire et des initiatives des habitants des quartiers populaires, cette convocation est quasi-quotidienne. Nous sommes donc face à une contradiction évidente : car malgré cette convocation quotidienne, on a en réalité du mal à rendre plus visibles et soutenir ces savoir-faire pour permettre aux gens d’avoir des activités non plus uniquement de survie mais qui permettent d’accéder à des droits.

En premier lieu il s’agit de ne pas croire que cela réglera toutes les problématiques de l’emploi, et d’imaginer qu’il suffit de recruter un chargé de mission dédié pour avoir en un claquement de doigt accès à toutes les pratiques informelles. Cela prend du temps, il faut savoir créer des espaces de confiance où les compétences et savoir-faire peuvent être révélés dans un espace collectif. Cela passe par l’écoute des habitants et la prise en compte notamment des collectifs de femmes qui sont très présents mais souvent invisibilisés, et porteurs d’initiatives socio-économiques et citoyennes. 

Un deuxième écueil serait d’envisager la formalisation de l’économie informelle sous le prisme du marché et de la rentabilité. Ces modèles économiques doivent s’appuyer sur un triptyque : la participation citoyenne de ces collectifs, le maintien d’une offre de services qui reste accessible et des subventions publiques. Car il ne faut pas oublier que ces collectifs informels se déploient sur des espaces de réciprocité, il y a des services rendus qui ne sont pas marchands mais qui dégagent des ressources et qui peuvent s’hybrider. 

Le rapport du CNV pointe un préalable important : le portage politique au niveau national et local, il y a besoin de financements dédiés, de cadres d’intervention dédiés et également de mobiliser l’ONPV : ce qui n’est pas compté, ne compte pas. L’actuelle période d’élaboration des contrats de ville constitue en ce sens une période propice : les collectivités pourraient inscrire dans ces contrats de ville l’intention de financer de l'ingénierie et se donner des objectifs en vue de ce passage de l’économie informelle vers l’ESS, en co-construisant véritablement avec les habitants.  

Un projet de centre de ressource sur l’économie populaire

Pole S, le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille ainsi que trois universitaires, portent le projet d’un centre ressource de l’économie populaire qui devrait prochainement voir le jour à Marseille (retardé par la crise Covid-19). Avec l’objectif de s’appuyer sur les tables de quartier (espaces citoyens qui réunissent associations et/ou habitants mobilisés à l’échelle du quartier), il s’agit de découvrir et diagnostiquer l’économie informelle et d’évaluer les flux financiers ainsi que les échanges et services rendus. Ce projet sera mis en œuvre avec 3 universitaires : Philippe Eynaud, professeur à l’IAE de Paris, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Louis Laville, titulaire de la chaire d’économie solidaire du CNAM et Genauto Carvalho de França Filho, professeur en sciences de gestion à l’université fédérale de Bahia. Genauto Carvalho est l'un des concepteurs d’une méthodologie de soutien d’incubateurs de technologie d'économie solidaire : investir les favelas pour transformer l’économie populaire en économie solidaire en mêlant approche économique, socio-économique et socio-culturelle. Avant la présidence brésilienne actuelle, ce projet représentait plus de 150 incubateurs et 1000 emplois créés.

Ressources

 

(Re)voir la conférence en ligne.

 

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Autour du thème, Economie informelle : s’appuyer sur les collectifs d’habitants, cette conférence inaugurait le cycle de travaux du RTES sur la thématique économie informelle et ESS, menés avec le soutien de l'ANCT (voir notre article dédié). Le RTES accueillait pour l’occasion Fatima Mostefaoui, déléguée générale du collectif Avec Nous et présidente du collectif de femmes des quartiers nord de Marseille et Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV (Conseil National des Villes).

(Re)voir la conférence en ligne : 

  • Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV 

Pole S, qui signifie Plateforme d’orientation vers l’emploi par l’économie solidaire, a été créée il y a 30 ans à Villeneuve la Garenne et est aujourd’hui implantée dans de nombreux quartiers populaires en Ile-de-France et à Marseille. Claude Sicart est depuis plus de 20 ans militant et professionnel dans les quartiers de la politique de la ville, il a donc été rapidement en prise avec l’économie informelle. D’abord celle qui se donne à voir, présente dans la rue comme les garages de rue et autres services de rue, puis usager quotidien de l’économie informelle en déjeunant le midi grâce à la cuisine réalisée par des collectifs de femmes, seule offre de restauration dans les quartiers où il travaillait. Il a également découvert le fonctionnement des tontines, forme de banque solidaire, tenue surtout par des collectifs de femmes qui se rassemblent et thésaurisent en vue de développer des projets économiques. 

Claude Sicart est membre du Conseil National des Villes, instance consultative présidée par le premier ministre qui concourt à la conception et à la mise en œuvre de la politique de la ville.  Le CNV a été saisi en mars 2019 par Julien Denormandie, Ministre de la ville et du logement, sur l’économie informelle.

La saisine ministérielle souligne : “les stratégies de développement économique urbain élaborées par les acteurs territoriaux sont essentiellement tournées vers les entreprises et le secteur marchand. Or, force est de constater que dans les QPV, il existe une part importante de l’activité portée par de l’économie sociale et solidaire ou l’économie informelle, pans économiques qui devraient permettre d’intégrer les quartiers prioritaires dans les stratégies globales de développement des territoires. Des projets économiquement viables émergent, parfois à partir d’activités informelles ou peu rentables, mais globalement, les taux de réussite ne sont pas encore à l’échelle des enjeux et des besoins. Or, les quartiers prioritaires disposent d’atouts, notamment une population jeune, dynamique, capable d’identifier les besoins de services, d’activités de proximité et d’y répondre avec ses propres codes et modèles, définis parfois comme l’économie populaire. Comment faire évoluer du non-lucratif vers du lucratif les projets et les initiatives des habitants ? »

Pour Claude Sicart, la volonté de “faire évoluer du non lucratif au lucratif les projets et les initiatives des habitants”, est un peu réductrice de ce qu’est l’économie informelle et si il y a lieu de la rendre plus performante il ne faudrait pas la réduire à des activités qui seraient viables économiquement. Il est intéressant de voir qu’avec et depuis ce rapport du CNV, le sujet de l’économie informelle a surgit dans le débat  public alors qu’elle est intrinsèquement liée à l’histoire de la politique de la ville, et même antérieure, mais l’économie informelle a toujours été mise de côté, non reconnue, non prise en compte. Elle n’a ainsi fait l’objet d’aucune étude de l’ONPV (observatoire national de la politique de la ville), sauf il y a un an sur l’économie informelle à Mayotte qui représente 60% de l’économie mahoraise. L’émergence de cette question aujourd’hui est selon Claude Sicart l’expression de l’échec de la politique de la ville : le taux de chômage dans les quartiers populaires atteint toujours près de 30%, 40% de la population est sous les seuils de pauvreté, etc.

Les membres du CNV retiennent comme définition : “l’économie informelle désigne l’ensemble des initiatives et des activités (vente de biens ou de services, prestations, accompagnement de personne, projet individuel ou collectif), créatrices de valeur et de lien de solidarité, qui échappent à la régulation de l’Etat et à la comptabilité nationale, qui ne s’inscrivent dans aucun cadre réglementaire et n’offrent, de ce fait, pas de protection sociale pour les personnes.”

  • Fatima Mostefaoui, déléguée générale du collectif Avec Nous et présidente du collectif de femmes des quartiers nord de Marseille

Le collectif des femmes des quartiers nord de Marseille s’est constitué suite à un règlement de compte lié au trafic de drogues ayant causé la mort d’un jeune à la sortie d'un théâtre. Suite à cela des femmes se sont constituées en collectif et ont rédigé une tribune parue en avril 2019, sur la redistribution des biens confisqués de la mafia, motivée surtout par un sentiment d’abandon. Ces biens confisqués, s’ils étaient redistribués dans les quartiers populaires, pourraient servir à leur développement économique, social, etc.

Fatima Mostefaoui insiste sur la nécessité de distinguer économie informelle et économie du crime ou mafieuse, trop souvent confondue ou associée, ce qui d’une certaine façon revient à nier les savoir-faire. L’économie informelle est très présente et depuis longtemps dans les quartiers populaires : depuis des années des femmes font de la cuisine de façon informelle par exemple, mais cela n’est jamais valorisé. Rien n’est fait non plus pour s’appuyer sur cette économie informelle et essayer de faire sortir les gens de leurs difficultés. Une des femmes du collectif fait par exemple de la cuisine de grande qualité, elle pourrait prétendre à ouvrir un restaurant ou faire traiteur, elle est très régulièrement sollicitée pour participer à des événements mais quand elle a voulu créer sa propre activité elle n’a rencontré que des obstacles, et c’est une autre personne avec plus de compétences en ingénierie qui a récupéré son projet. Les compétences sont présentes dans les quartiers populaires, le problème c’est de vouloir faire appel à des compétences extérieures pour accompagner ou “monter en compétences” les habitants des quartiers populaires, ce qui exprime en réalité un manque de confiance envers ces derniers et est très mal vécu. Ce dont ils ont besoin, ce sont des moyens en ingénierie pour le montage de projets et la mise en commun de compétences variées.

En lien avec Pole S, le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille a développé une fabrique numérique (voir le dossier de La Fabrique des quartiers populaires).

Le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille a également initié une place de marché au sein du quartier à partir du travail de femmes qui ont des jardins partagés et cultivent du bio, dans le cadre des tables de quartier, un dispositif de participation des habitants. La place de marché travaille avec une ferme en proximité, l’installation de maraîchers bio sur le territoire, et la vente de produits accessibles aux habitants du quartier.

Des ateliers de fabrication de savons et de lessive sont également organisés, les femmes vendent ensuite leurs productions. Faire sa propre lessive, son propre déodorant, ça n’est pas valorisé dans les quartiers populaires, il y a des porteurs de projets extérieurs qui vendent des produits naturels comme des produits nouveaux, pourtant ce sont des savoir-faire ancestraux dans nos quartiers, nos parents se lavaient les dents avec du charbon, nous avons grandi avec cela, il est nécessaire de faire reconnaître cette économie. Nous avançons sur ces sujets et maintenant un incubateur solidaire est en cours de développement. 

Quels freins dépasser pour transformer l’économie informelle vers l’ESS et quels leviers d’action des collectivités territoriales ?

L’économie informelle est une production de biens et de services à faible coût qui permet à des personnes confrontées à des fragilités croissantes d’avoir des revenus, aussi faibles soient-ils. L’économie informelle répond à des besoins de biens et de services à des prix adaptés aux moyens financiers des habitants. Jamais il n’a autant été question du savoir-faire et des initiatives des habitants des quartiers populaires, cette convocation est quasi-quotidienne. Nous sommes donc face à une contradiction évidente : car malgré cette convocation quotidienne, on a en réalité du mal à rendre plus visibles et soutenir ces savoir-faire pour permettre aux gens d’avoir des activités non plus uniquement de survie mais qui permettent d’accéder à des droits.

En premier lieu il s’agit de ne pas croire que cela réglera toutes les problématiques de l’emploi, et d’imaginer qu’il suffit de recruter un chargé de mission dédié pour avoir en un claquement de doigt accès à toutes les pratiques informelles. Cela prend du temps, il faut savoir créer des espaces de confiance où les compétences et savoir-faire peuvent être révélés dans un espace collectif. Cela passe par l’écoute des habitants et la prise en compte notamment des collectifs de femmes qui sont très présents mais souvent invisibilisés, et porteurs d’initiatives socio-économiques et citoyennes. 

Un deuxième écueil serait d’envisager la formalisation de l’économie informelle sous le prisme du marché et de la rentabilité. Ces modèles économiques doivent s’appuyer sur un triptyque : la participation citoyenne de ces collectifs, le maintien d’une offre de services qui reste accessible et des subventions publiques. Car il ne faut pas oublier que ces collectifs informels se déploient sur des espaces de réciprocité, il y a des services rendus qui ne sont pas marchands mais qui dégagent des ressources et qui peuvent s’hybrider. 

Le rapport du CNV pointe un préalable important : le portage politique au niveau national et local, il y a besoin de financements dédiés, de cadres d’intervention dédiés et également de mobiliser l’ONPV : ce qui n’est pas compté, ne compte pas. L’actuelle période d’élaboration des contrats de ville constitue en ce sens une période propice : les collectivités pourraient inscrire dans ces contrats de ville l’intention de financer de l'ingénierie et se donner des objectifs en vue de ce passage de l’économie informelle vers l’ESS, en co-construisant véritablement avec les habitants.  

Un projet de centre de ressource sur l’économie populaire

Pole S, le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille ainsi que trois universitaires, portent le projet d’un centre ressource de l’économie populaire qui devrait prochainement voir le jour à Marseille (retardé par la crise Covid-19). Avec l’objectif de s’appuyer sur les tables de quartier (espaces citoyens qui réunissent associations et/ou habitants mobilisés à l’échelle du quartier), il s’agit de découvrir et diagnostiquer l’économie informelle et d’évaluer les flux financiers ainsi que les échanges et services rendus. Ce projet sera mis en œuvre avec 3 universitaires : Philippe Eynaud, professeur à l’IAE de Paris, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Louis Laville, titulaire de la chaire d’économie solidaire du CNAM et Genauto Carvalho de França Filho, professeur en sciences de gestion à l’université fédérale de Bahia. Genauto Carvalho est l'un des concepteurs d’une méthodologie de soutien d’incubateurs de technologie d'économie solidaire : investir les favelas pour transformer l’économie populaire en économie solidaire en mêlant approche économique, socio-économique et socio-culturelle. Avant la présidence brésilienne actuelle, ce projet représentait plus de 150 incubateurs et 1000 emplois créés.

Ressources

 

(Re)voir la conférence en ligne.

 

 

Retour sur le Forum des ruralités engagées

Plus de 700 personnes ont participé au premier Forum des ruralités engagées organisé par Villages Vivants en partenariat avec l'Avise et le RTES dans le cadre du programme TRESSONS le mardi 29 septembre 2020. La grande diversité de témoignages et de sujets abordés lors de ce forum témoignent de la vitalité de l'ESS dans les territoires ruraux. 

Retrouvez l'ensemble des vidéos du Forum des ruralités engagées sur le site de Villages Vivants

Plusieurs idées clés ressortent de ce Forum, qui s'est finalement tenu en visioconférences :

  • Les chiffres clés de l'ESS en milieu rural produit dans le cadre du programme TRESSONS confirment la résilience des entreprises de l'ESS en milieu ruralAvise

  • L'ESS est à la fois un vecteur de développement territorial mais aussi un outil du changement de modèle de développement dans les territoires ruraux qui se caractérisent par une plus faible solvabilité potentielle (faible densité) et donc une offre de services qui peine à s'installer par les seules règles du marché.

  • Le développement territorial ne se réduit pas à une somme d'initiatives mais s'inscrit dans un processus plus global de mise en réseau, de coopération et d'interconnaissance entre acteurs sur un temps long.

  • Deux caractéristiques se dégagent des initiatives d'ESS en milieu rural, souvent portées par une nouvelle génération d’entrepreneurs qui mixte nouveaux modes d'organisation et utilisation du digital : la pluriactivité et la mutualisation comme levier de développement.

     

  • Les structures d'accompagnement et les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer en matière de soutien aux initiatives, dont la fragilité économique est renforcée dans le contexte actuel de crise sanitaire, et de soutien à la pérennisation de leurs activités

  • Les fonctions d'animation territoriale sont également importantes, mais restent difficiles à financer car non directement productives.

Les publications du programme Tressons sont en ligne sur le site de l’Avise et du RTES. Retrouvez également notre fiche "ESS & Ruralités" du Kit MunicipalESS. 

Retrouvez les fiches Déniché pour vous sur le GRAP et la CIAP, ainsi que l'article retour de la Recma sur ce Forum.

Retrouvez l'ensemble des vidéos du Forum des ruralités engagées sur le site de Villages Vivants.

Retrouvez également ici les vidéos des tables-rondes "dispositifs, ingénierie" : 

Accompagner les entrepreneurs sociaux dans les territoires ruraux : 

Des clés pour mieux comprendre les enjeux et les besoins d’accompagnement des entrepreneurs sociaux sur votre territoire.
Avec Josépha Poret, Ronalpia et Eric Rossi, Familles Rurales. Modératrice : Floriane Vernay, Avise. 

 

Se connaître pour mieux collaborer : 

Porteurs de projets collectifs et collectivités , apprenez à mieux vous connaître pour travailler ensemble !
Avec Marielle Bruyas, Collines Valence Vivarais, Nelle Bernanose, Ressourcerie Trimaran, Joëlle Rembert, Communauté d’Agglomération de l’Ouest Rhodanie. Animé par Aurélie Braillon, Cap Rural.
 

 

Encourager et organiser la coopération dans les territoires : 

Créer des liens et des situations de coopération.
Avec Maï-Lys Regard, Clus’Ter Jura et Sarah Persil, Pays Lédonien. Modératrice : Floriane Vernay, Avise.
 

 

S’installer en agriculture autrement : 

Accès à la terre, installation écologique et solidaire, cadre juridique.
Avec Damien Roumet, Terre de Liens, Amel Bounaceur, Approche vivante du Droit, CIVAM-Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture en milieu rural et CIAP-Coopératives d’installation en Agriculture Paysanne. Modératrice : Anne-Laure Federici, RTES.

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Plus de 700 personnes ont participé au premier Forum des ruralités engagées organisé par Villages Vivants en partenariat avec l'Avise et le RTES dans le cadre du programme TRESSONS le mardi 29 septembre 2020. La grande diversité de témoignages et de sujets abordés lors de ce forum témoignent de la vitalité de l'ESS dans les territoires ruraux. 

Plusieurs idées clés ressortent de ce Forum, qui s'est finalement tenu en visioconférences :

  • Les chiffres clés de l'ESS en milieu rural produit dans le cadre du programme TRESSONS confirment la résilience des entreprises de l'ESS en milieu ruralAvise

  • L'ESS est à la fois un vecteur de développement territorial mais aussi un outil du changement de modèle de développement dans les territoires ruraux qui se caractérisent par une plus faible solvabilité potentielle (faible densité) et donc une offre de services qui peine à s'installer par les seules règles du marché.

  • Le développement territorial ne se réduit pas à une somme d'initiatives mais s'inscrit dans un processus plus global de mise en réseau, de coopération et d'interconnaissance entre acteurs sur un temps long.

  • Deux caractéristiques se dégagent des initiatives d'ESS en milieu rural, souvent portées par une nouvelle génération d’entrepreneurs qui mixte nouveaux modes d'organisation et utilisation du digital : la pluriactivité et la mutualisation comme levier de développement.

     

  • Les structures d'accompagnement et les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer en matière de soutien aux initiatives, dont la fragilité économique est renforcée dans le contexte actuel de crise sanitaire, et de soutien à la pérennisation de leurs activités

  • Les fonctions d'animation territoriale sont également importantes, mais restent difficiles à financer car non directement productives.

Les publications du programme Tressons sont en ligne sur le site de l’Avise et du RTES. Retrouvez également notre fiche "ESS & Ruralités" du Kit MunicipalESS. 

Retrouvez les fiches Déniché pour vous sur le GRAP et la CIAP, ainsi que l'article retour de la Recma sur ce Forum.

Retrouvez l'ensemble des vidéos du Forum des ruralités engagées sur le site de VillagesVivants. 

Retrouvez également ici les vidéos des tables-rondes "dispositifs, ingénierie" : 

  • Accompagner les entrepreneurs sociaux dans les territoires ruraux : 

    Des clés pour mieux comprendre les enjeux et les besoins d’accompagnement des entrepreneurs sociaux sur votre territoire.
    Avec Josépha Poret, Ronalpia et Eric Rossi, Familles Rurales. Modératrice : Floriane Vernay, Avise. 
  • Se connaître pour mieux collaborer : 
  • Porteurs de projets collectifs et collectivités , apprenez à mieux vous connaître pour travailler ensemble !
    Avec Marielle Bruyas, Collines Valence Vivarais, Nelle Bernanose, Ressourcerie Trimaran, Joëlle Rembert, Communauté d’Agglomération de l’Ouest Rhodanie. Animé par Aurélie Braillon, Cap Rural.


     

     
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  • Encourager et organiser la coopération dans les territoires : 

    Créer des liens et des situations de coopération.
    Avec Maï-Lys Regard, Clus’Ter Jura et Sarah Persil, Pays Lédonien.
    Modératrice : Floriane Vernay, Avise.
     
     
  • S’installer en agriculture autrement : 

    Accès à la terre, installation écologique et solidaire, cadre juridique.
    Avec Damien Roumet, Terre de Liens, Amel Bounaceur, Approche vivante du Droit, CIVAM-Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture en milieu rural et CIAP-Coopératives d’installation en Agriculture Paysanne. Modératrice : Anne-Laure Federici, RTES.