Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Sociale et Solidaire

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Publié le 12 février 2021 - mis à jour le 2 juillet 2021

La feuille de route d'Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat à l'économie sociale, solidaire et responsable

Olivia Grégoire est depuis le 26 juillet 2020 secrétaire d'État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance. Elle a communiqué le 12 février 2021 sa feuille de route aux membres du Conseil supérieur de l’ESS.

Une feuille de route concertée

En fin d’année 2020, la secrétaire d’Etat à l’Economie sociale, solidaire et responsable avait soumis au Conseil supérieur de l’ESS une première version de sa feuille de route. Un avis motivé du CSESS avait alors été formulé, proposant certaines adaptations. Prenant compte de cet avis, le cabinet de la ministre a réalisé un travail de réécriture afin d’arriver à la version définitive.

Olivia Grégoire le rappelle en introduction, l’économie sociale et solidaire est une réponse à la crise conjoncturelle et structurelle que traverse notre pays. L’ESS a changé d’échelle dans le Gouvernement et doit changer d’échelle pour tous les Français, en lui donnant de la visibilité, avec des actions concrètes.

Créer des passerelles

Il faut, selon elle, « créer des passerelles entre les actions [et] que l’économie sociale et solidaire et le reste de l’économie se nourrissent mutuellement ». D’abord une passerelle dans les financements, à travers les contrats à impact, la finance à impact. Ensuite, une passerelle dans les valeurs, en déterminant les indicateurs de la performance extra-financière et en valorisant ces indicateurs.

Il faut également « créer des passerelles entre et vers les acteurs de l’ESS » en encourageant « la dématérialisation de certaines procédures dont la déconcentration a surtout engendré des inégalités territoriales de traitement, par exemple dans le cas des agréments ESUS et de la révision coopérative ».

Il s’agira aussi de créer une passerelle dans l’information au plus près du terrain, en s’appuyant sur le dispositif local d’accompagnement (DLA) et la constitution de pôles territoriaux de coopération économique (PTCE). Il faudra également susciter des vocations, par l’expérience et par l’enseignement.

Enfin, Olivia Grégoire insiste sur le caractère interministériel de son secrétariat d’Etat qui doit, selon elle, créer des passerelles et des réflexes dans les ministères, les territoires et au niveau international. Il s’agit bien sûr également de créer une passerelle pour accompagner les porteurs de projet et les structures de l’ESS dans le cadre du plan de relance, notamment en « décaissant » rapidement des crédits sur des projets utiles

Retrouvez sa feuille de route

 

 Retrouvez l'interview au Monde d'Olivia Grégoire publiée le 2 novembre 2020: "Nous ne sortirons pas de cette crise comme nous sommes sortis de celle de 2008 : cette crise appelle à transformer notre économie vers un modèle plus durable et inclusif. C’est l’essence du plan de relance qui sera déployé en 2021". 

 

Rappelant dans une interview à Carenews le 23 septembre qu'elle avait reçu ou allait recevoir les principaux acteurs et réseaux de l'ESS, Olivia Grégoire note tout d'abord que "les structures de l’ESS ont une caractéristique, celle de se retrouver sur la finalité de leur action, qui est de pallier des inégalités sociales et environnementales et d’avoir une action utile pour les bénéficiaires."  L'économie sociale et solidaire doit polliniser l’économie responsable, tel est l'objectif annoncé.

 

Parmi les priorités présentées :

  • le financement à impact, avec par exemple les contrats à impact (voir notre article dédié), et le développement de référentiels extrafinanciers (avec prise en compte de critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). 
  • favoriser une meilleure connaissance de l’ESS et de ses modalités : annuaire en ligne ; dématérialisation de l’obtention de l’agrément ESUS ou de la révision coopérative ; mais aussi les dispositifs locaux d'accompagnement (DLA) et les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) qui "gagneraient à être connus et animés, car ils réunissent l’ensemble des acteurs autour d’appels à projets au niveau régional". Le développement du mécénat de compétences et l'accès à des formations autour de l'économie responsable et de la création d'entreprises ESS est également prévu.
  • le renforcement de la transversalité de l'ESS, avec un département ESS renforcé au Trésor et un référent ESS dans chaque administration. Il est également prévu une personne dédiée dans chaque préfecture de région (un réseau de correspondants ESS en région existe aujourd'hui, mais ces correspondants ont souvent d'autres missions).