La démocratie alimentaire dans les quartiers : retour sur la rencontre de Nancy du 5 novembre - Réseau Cocagne & Lortie
La rencontre “La démocratie alimentaire dans les quartiers”, coorganisée par le Réseau Cocagne, LORTIE, le RTES, avec l'appui de la Métropole du Grand Nancy, a réuni plus de 150 participants. Autant d'acteurs engagés qui ont pu partager état des lieux, critique, actions et propositions pour renforcer le pouvoir de dire et la capacité d'agir de toutes et tous, et découvrir la Place à VivreS, marché bio et solidaire au sein du quartier Saint Michel Jéricho Grands Moulins. Une très belle illustration de la question en filigrane de la journée: “Et si l'offre alimentaire bio était pensée par les habitants des quartiers en lien avec les agriculteurs locaux, en intégrant la question de la place du travail des habitants ?”.
Une table ronde d'ouverture, "Collectivités, associations, habitants : dans le même bateau ?, avec Chloé Blandin, vice-présidente métropolitaine déléguée aux Solidarités et à la Santé du Grand Nancy, Lydie Delon, déléguée de la Fédération des Centres Sociaux de Meurthe-et-Moselle, Jaoued Doudouh, secrétaire du Conseil National de la Coordination Pas Sans Nous, Anne-Laure Federici, déléguée générale du RTES, et Dominique Hays, président du Réseau Cocagne, a souligné la nécessité d'alliances fortes entre collectivités et acteurs (même si cela peut parfois imposer de penser contre soi-même), l'impasse des politiques où l'on fait pour sans faire avec, et l'importance de la coopération, impliquant de sortir des logiques de mise en concurrence.
En fin de matinée, une visite de la Place à VivreS du quartier Saint Michel Jéricho Grands Moulins était organisée et rythmée par des échanges avec celles et ceux qui font. La Place à VivreS est un marché bio et solidaire, organisé par Lortie et soutenue par la Métropole du Grand Nancy et le Département de Meurthe-et-Moselle, installé dans un quartier politique de la ville. Des producteurs locaux y proposent des produits bios et locaux, légumes, fruits, pains œufs, farine…, à tarifs classiques ou solidaires. En effet, une remise de 50% est proposée aux personnes ayant un faible revenu, avec une carte fournie par les partenaires sociaux (bailleurs, CCAS, centres sociaux..).
Au-delà des producteurs locaux, le marché propose des ateliers culinaires, du réemploi, des stands d'information de l'ADIE ou du Département de Meurthe-et-Moselle sur l'accès aux droits, et permet de proposer des actions de santé, de prévention. Lors des échanges sur le marché et sous le soleil, les personnes ont souligné la révolution de cette approche, moins vue comme une aide alimentaire que comme un "bon plan".
L'après midi a été rythmée par plusieurs temps :
La parole d'Annie SILVESTRI, vice-présidente du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, en ouverture autour des luttes contre les précarités et de l’importance de penser systémique
Une première table ronde "Travailler tous et vivre mieux : quand l’alimentation devient une porte d’entrée vers des parcours d’insertion sociale et professionnelle" avec Mélanie Poupin, coordinatrice Accompagnement et Animation de Lortie, Stéphane Barbier, responsable de service insertion du Département de Meurthe-et-Moselle, Nicolas Phanithavong, délégué régional Grand Est du Mouvement des Régies, Directeur de la régie de Laxou, et Christine Ardizio, chargée de développement de l’emploi, des territoires et de la politique de la ville à la DDETS 54.
- Une seconde table ronde "Territoires agricoles, quartiers populaires : se re-connaître" avec Huguette Boissonnat, membre cofondateur de la Dignité dans les assiettes, présidente d’Emplettes & Cagettes, Viviane Tirlicien, citoyenne du Comité d’usagers d’Emplettes & Cagettes, Valérie François, présidente de Lortie et Directrice de Paysans Bio Lorrains, et Claude Orbion, agriculteur, GAEC des Terres Froides.
- Et pour finir la synthèse de Sophia Lakhdar, consultante-formatrice ESS et membre du CA de La Fonda : "Et si l’offre alimentaire bio était pensée par les habitants des quartiers en lien avec les agriculteurs locaux, en intégrant la place du travail des habitants ?".
