Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

https://www.rtes.fr/l-ess-est-au-centre-du-developpement-durable
Publié le 9 novembre 2012 - mis à jour le 3 août 2022

« L’ESS est au centre du développement durable »

Enseignant de métier, Frédéric Leveillé est conseiller délégué au développement durable et à l’Agenda 21 de la ville et de la communauté de communes d’Argentan (NDLR: aujourd'hui maire d'Argentan). Entretien avec ce nouvel administrateur du RTES.

La ville et la communauté de communes d’Argentan ont choisi d’inscrire le soutien à l’ESS dans les Agenda 21 locaux. Quelles en sont les raisons ?

Cela nous semblait naturel et évident, l’ESS se situant au centre des piliers du développement durable. Les questions sociales, économiques, environnementales et de gouvernance sont au cœur des préoccupations des acteurs de l’économie sociale et solidaire. Localement, cela s’est traduit, entre autres, par un recours accru aux clauses du code des marchés publics favorisant le développement des circuits courts et des actions d’insertion. Nous ne voulions pas d’un Agenda 21 gadget ! Nous nous sommes donc limités à 50 actions, pour les mener avec efficacité, et pour faciliter l’appropriation de l’Agenda 21 par l’ensemble des services de la ville et de la communauté de communes. Aujourd’hui, grâce à l’effet levier que permet la commande publique, nous avons réussi à augmenter la part des produits bio et locaux dans la restauration collective. Une partie de ces produits sont d’ailleurs fournis par des acteurs de l’Insertion par l'Activité Economique. Et pour résoudre les difficultés d’approvisionnement et favoriser la production locale de qualité, la ville a intégré une logique de filière en mettant à disposition des terrains.

document.jpgQuels sont vos projets pour les mois à venir ?

Nous travaillons à la mise en place d’une ressourcerie intégrant un système de monnaie solidaire. Là encore, l’ESS est au centre des axes du développement durable. Cette ressourcerie nous permettra d’agir sur le cycle de vie des produits manufacturés et de renforcer l’insertion professionnelle de personnes en difficulté. Elle offrira en plus un débouché supplémentaire aux acteurs associatifs déjà engagés dans des démarches caritatives de récupération ou de revente. En effet, notre problématique aujourd’hui est de respecter les circuits économiques déjà mis en place par les acteurs majeurs que sont le Secours Populaire, le Secours Catholique ou Enfance et Partage. Nous devons donc travailler tous ensemble pour construire un service innovant, répondant aux besoins de la population, et respectant la place de tous les acteurs de cette filière d’avenir.

Quelles devraient être les actions prioritaires du ministre délégué à l’ESS ?

Je tiens d’abord à souligner la dimension de renouveau que porte la création de ce ministère délégué, après 10 ans sans réelle politique de l’État sur le sujet. Nous avons besoin d’un nouveau modèle de développement économique, et l’ESS offre des perspectives pour sortir du tout-financier et pour inspirer les chefs d’entreprises classiques... Le nouveau ministre doit faire œuvre de pédagogie. Autre priorité : profiter de la loi d’orientation à venir - comme du diagnostic et des échanges qui la précéderont - pour définir une ligne directrice commune au secteur et le rendre plus lisible pour le grand public.

document.jpgPourquoi avoir rejoint le conseil d'administration du RTES ?

Argentan a rejoint le RTES il y a maintenant plusieurs années. Le réseau permet un enrichissement réciproque des élus, des techniciens et des collectivités. En rejoignant le conseil d'administration, j’aimerais être plus présent dans la vie du réseau et notamment m’impliquer dans le renforcement de cette dynamique d’échanges... Avec un œil particulièrement intéressé par les expériences de nos voisins européens.