Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

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Publié le 7 octobre 2021 - mis à jour le 14 octobre 2021

Retour sur la 5ème édition de POP MIND 2021 À ORLÉANS

Plus de 150 artistes, acteurs culturels ou encore élus de collectivités ont assisté à cette 5ème édition de Pop Mind, du 5 au 7 octobre 2021 au 108 à Orléans. Patricia Andriot, cheffe de projet de la mission ruralités à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et vice-présidente du RTES, y est intervenue lors de plusieurs tables rondes sur l'Europe, sur les coopérations territoriales et en plénière d'ouverture.

Co-organisée par l’UFISC (Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles) et une trentaine de réseaux d’acteurs du champ culturel et citoyen, la 5ème édition de POP MIND s'est tenue du 5 au 7 octobre 2021 au 108 à Orléans, autour de la thématique « Cultures, communs et solidarités, un nouvel imaginaire pour ranimer nos sociétés », fil conducteur de ces journées salué par tous.

Le rôle de la culture pour inventer une autre société et faire au face au précipice de la société actuelle a été au coeur des débats, souligné comme essentiel pour tous les intervenants et en particulier par François Bonneau, Président de la Région Centre-Val de Loire, qui a une fait une intervention remarquable sur le rôle de l'imaginaire dans la construction des politiques publiques.

Patricia Andriot a pour sa part mis en évidence les enjeux pour la culture dans la coopération territoriale mais également les freins auxquels sont confrontés les collectivités :

Devant la perspective historique des transitions en cours qu'il faut voir comme un outil, le territoire est souvent convoqué comme le lieu de tous les possibles et de toutes les inventions, le lieu d'un nouvel imaginaire. Mais qu'il faut oser dire que les élus/les collectivités souvent interpellées ne savent pas plus que d'autres faire avec ces défis. Il est donc indispensable d'inventer ensemble, de coopérer et de co-construire. Le défi est intense, appelle des changements de postures mais aussi des outils radicaux. En effet, les politiques publiques sont encore très cloisonnées et les réglementations sont le plus souvent issues du paradigme de la concurrence plutôt que de la coopération. Nous sommes confrontés à une culture de l'obligation de réussir quand il faut savoir accepter le tâtonnement et l'échec. Bref, ce sont des politiques publiques qui accompagnent timidement les innovations et qui laissent souvent les acteurs et les changements au milieu du gué quand il faudrait traverser la rivière.

Les collectivités et les pouvoirs publics ont plus que jamais besoin de la culture pour fonder ce nouvel imaginaire, pour être poussé à faire autrement.

Dans ce paysage dévasté, en pleine transition, qui n'est pas national ni même européen mais international, la coopération internationale est un enjeu essentiel et la dimension européenne est fondamentale ; aussi bien pour échanger au niveau local entre territoire de culture différentes mais aussi car l'Europe propose un cadre institutionnel unique qui nous aide, nous accompagne dans ces bouleversements en tenant un cap humaniste et de protection des droits fondamentaux. Au-delà de la technocratie, il faut rappeler cette ambition humaniste fondamentale de l'union européenne qui perdure et renait malgré les crises sanitaires et écologiques actuelles. Force est de reconnaitre que les collectivités territoriales ont une culture européenne trop faible, trop guidée par les financements européens. Pourtant, il y a un enjeu important, une responsabilité à ce que les collectivités portent une vision européenne au sein de chaque territoire, de la même manière qu'il y a une responsabilité des collectivités à être animatrice de coopérations locales des acteurs pour qu'un nouvel imaginaire, de nouveaux espaces de pensées ouverts par la culture trouvent leur incarnation dans le quotidien de chacun.