Culture et coopération, « catalyseur d’entreprenariat collectif »
Un cinéma en scic, une salle de musiques actuelles en délégation de service public, un café-lecture associatif, une compagnie de percussions, un lieu de résidence et création... A l'origine du cluster stéphanois Culture et Coopération, des histoires d'hommes et femmes engagés dans l'action culturelle et dotés d'une forte envie de faire ensemble. Le besoin de structurer et formaliser leurs interactions les amène en 2010 à créer l'association Culture et Coopération qui porte juridiquement le cluster éponyme. Ils sont parmi les premiers à s'associer à la démarche PTCE. Rencontre avec Colin Lemaitre, coordinateur du projet.
Comment définiriez-vous Culture et Coopération ?
Nous parlons souvent d'une grappe d'entreprises culturelles. De fait, nous sommes un groupe d'acteurs économiques inscrits dans le secteur de la culture. Mais nous ne sommes pas une fédération, plutôt un catalyseur d'entreprenariat collectif où l'on met en commun mais aussi où l'on conserve son indépendance. Chaque projet que nous portons est à géométrie variable, et chaque entreprise qui le souhaite s'y associe. Mais le collectif se réapproprie toutes ces actions via notre comité de pilotage qui rassemble tous les membres. C'est chronophage mais indispensable pour développer la coopération et la vie démocratique de l'association.
Comment sont organisées vos activités ?
Aujourd'hui nous sommes organisés autour de 3 pôles principaux : la mutualisation des moyens, avec entre autres un groupement d'employeurs et des systèmes d'information communs ; le développement d'activités économiques sur un modèle coopératif (création d'un lieu de diffusion de pratiques artistiques par exemple). Mais aussi un pôle ressources pour alimenter nos réflexions. Citons à titre d'exemple l'accueil des rencontres nationales « Culture & développement territorial, construire les coopérations » de mars dernier.
Quels sont vos projets pour l'avenir ?
Nous entrons dans une phase de structuration économique et financière. Nous réfléchissons à une plus forte mutualisation des moyens financiers et nous souhaiterions mieux formaliser notre fonctionnement à plusieurs vitesses pour permettre à des structures d'intégrer progressivement notre cluster. Il nous semble également important d'adopter une structure juridique plus conforme à notre démarche entreprenariale coopérative.
Quelles sont vos relations avec les collectivités locales ?
Aujourd'hui nous sommes encore en phase test et nous sommes financés à 80% par des fonds publics. Nous sommes notamment fortement soutenus par Saint-Etienne Métropole et la région Rhône-Alpes qui ont bien compris la transversalité de notre projet entre économie et culture. Nous cherchons à développer un travail partenarial plus intégré ressemblant à de l'assistance à maîtrise d'ouvrage. Enfin nous aimerions pouvoir créer prochainement un nouveau lieu culturel sous statut Scic où Saint-Etienne Métropole serait un des associés.
Pourquoi avoir rejoint la démarche des PTCE ?
Cela nous semblait évident ! A la lecture de l'appel à projets, nous nous sommes enfin trouvés dans un cadre correspondant à notre vision de l'ESS. Il s'agissait d'une démarche cohérente avec notre parcours régional où les liens entre ESS et culture se renforcent, notamment via la commission culture du contrat sectoriel. Les échanges dans le cadre des PTCE permettent de se sentir moins seuls, de partager des interrogations, de bénéficier de retours d'expériences collectives. Nous avons par exemple découvert avec intérêt le projet de Ramonville qui a réservé 4 hectares pour une nouvelle zone économique dédiée à l'ESS . Enfin c'est un outil pour plaider en faveur de la mise en place dans les prochains mois de politiques publiques nationales conséquentes sur l'ESS et la culture.
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