Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

strasbourg ess
Publié le 28 mars 2019 - mis à jour le 17 avril 2019

Lancement de Strasbourg Capitale européenne de l'ESS 2019

Le 2 avril 2019, Strasbourg lançait officiellement sa nomination en qualité de Capitale Européenne de l'ESS, en présence du Haut Commissaire à l'ESS et à l'innovation sociale, de représentants de la Commission européenne, de têtes de réseaux nationales et européennes et d'une centaine d'acteurs de l'ESS. Le RTES y était.

"Mise en valeur commune entre Strasbourg et l'économie sociale et solidaire européenne....

Le 02 avril dernier, l'ESS était l'honneur à Strasbourg : inauguration de Strasbourg, capitale européenne de l'ESS et réception du label French impact territoire, c'est une belle reconnaissance du travail mené de longue date par ce territoire, de ces acteurs pour développer un véritable écosystème de l'économie sociale et solidaire. Toutes les interventions ont mis en avant la densité des acteurs mais aussi le soutien constant des politiques publiques locales en faveur de l'ESS ;  il a aussi été beaucoup question de co-construction : un beau résultat qui met en évidence que les territoires avancent sur deux jambes : les acteurs et les politiques publiques ... qui doivent fonctionner en synergie  pour créer du développement et de nouveaux services sur le territoire. Intervenant pour le RTES, je me suis permise d'insister sur l'essaimage et l'articulation territoriale ; c'est une ville ou une métropole qui est reconnue mais c'est bien un territoire plus large qui est concerné y compris jusque dans ces confins ruraux.

Profitant de cette journée qui rassemblait de nombreux acteurs locaux et représentants nationaux et européens de l'ESS, une table ronde animée par le RTES a été l'occasion de débattre des enjeux à mettre en avant pour que la social economy soit de plus en plus prise en compte au niveau européen et pour qu’elle soit un réel moteur de transformation et d'humanisation de l'économie. Victor Meseguer de Social Economy Europe et Hugues Sibille du GECES/Labo ESS & Michel Catinat, Labo de l’ESS , ont pu donner leur point de vue sur l'état de cette prise en compte et les enjeux à venir et rentrer en débat avec des acteurs et élus locaux qui ont exprimé leur ressenti. Alain Fontanel, Vice-Président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge de l’ESS et Agnès Guth, directrice de la SCIC « Régie des écrivains », sont notamment intervenus. Si tout le monde est d'accord sur le diagnostic, si tout le monde s’accorde pour reconnaitre des progrès dans la prise en compte de l’ESS, acteurs comme experts regrettent une reconnaissance trop lente,  une économie encore trop vue comme un supplément d'âme.... toutefois, tous continuent d'exprimer un fort intérêt pour la coopération européenne,  même si sans surprise  un besoin de simplification pour l'accès au fond est fortement demandé."

Patricia Andriot, Conseillère communautaire d’Auberive Vingeanne Montsaugeonnais, vice-présidente du RTES

 

Programme :

  • 15h  : lancement de Strasbourg capitale européenne de l'ESS

Avec les prises de parole de Robert Herrmann, président de l'eurométropole de Strasbourg et d'Alain Fontanel, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge de l’ESS  ; M. Christophe Itier, Haut-Commissaire à l'ESS et à l'innovation sociale ; Patrick Klein de la DG GROW à la Commission européenne ; Ariane Rodert, présidente de la section « Marché intérieur, production et consommation » du CESE ; Juan Antonio Pedreño, Président de Social Economy Europe ; Patricia Andriot, vice-présidente du Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES)

  • A partir de 15h30 : Forum des projets / Atelier de co-construction du label capitale européenne de l'ESS

 

  • A 16h30 : Parole aux acteurs « Quelle ambition pour l’ESS en Europe ? »

Réécouter le débat (en ligne jusqu'au 8 avril 2019).

Le lancement de Strasbourg, capitale européenne de l’ESS, était une belle occasion pour donner la parole aux acteurs nationaux et européens, faire le point et affirmer les enjeux sur l’ESS, à la veille des élections européennes et d’une nouvelle programmation 2021/2027. Occasion également, de s'interroger sur la façon dont les différents acteurs peuvent s'articuler pour défendre l'ESS à l'échelle européenne.

Avec la participation de :

  • Victor Meseguer, directeur de Social economy Europe
  • Hugues Sibille, GECES/Labo ESS & Michel Catinat, Labo de l’ESS
  • Alain Fontanel, Vice-Président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge de l’ESS
  • Agnès Guth, directrice de la SCIC « Régie des écrivains », Réseau BoostInno

L'atelier était animé par Patricia Andriot, Vice-Présidente du RTES.

Victor Meseguer, a présenté les 10 propositions de SEE pour les élections de 2019 et a insisté sur la nécessité de défendre un cadre réglementaire commun, au risque d'avoir des conceptions divergentes de l'ESS à l'échelle européenne. Il a également souligné l'importance des échanges de bonnes pratiques européens. Enfin il a démontré les apports d'une action coordonnée : alors que l’ESS n’apparaissait pas dans la première version du règlement du FSE+ pour la programmation 2021/2027, le travail coordonné de SEE et de l’intergroupe parlementaire sur l'ESS a permis qu’aujourd’hui il soit fait près de 30 mentions à l’économie sociale dans ce règlement.

Hugues Sibille a pointé la problématique de l’isolement des structures de l’ESS et la nécessité à travailler sur les transferts d’initiatives et les coopérations pour y remédier. Il a également souligné la faiblesse du portage politique de l’ESS à la Commission européenne et la nécessité à avoir dans la prochaine mandature un.e commissaire ayant explicitement dans ses délégations l'ESS.

Alain Fontanel, Vice-Président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge de l’ESS a présenté le retour des acteurs locaux vis à vis de l'Union européenne qui ressortent du Conseil de l’ESS, instance partenariale, dédié aux fonds et programmes européens organisé en septembre 2018 : problématique du chef de file contradictoire avec la façon de penser les projets en coopérations, le nécessaire développement des financements dédiés aux micro-projets et la nécessité d'avoir des Organismes Intermédiaires de proximité, le nécessaire accompagnement à la mesure de l’impact social, etc.

Agnès Guth, a souligné le fait que les programmes européens (et notamment Erasmus +, Progress) sont des programmes qui permettent de financer l'innovation sociale et que les échanges européens sont d'une très grande richesse pour faire progresser les pratiques. En revanche elle pointe 3 limites : le dépôt d’un dossier est très chronophage, il y a donc une forte nécessité d’accompagner les structures en ingénierie. Il est également nécessaire de prévenir les impacts sur la gouvernance des structures : l’obtention de financements européens induit une gestion en mode projet et a des conséquences sur l’organisation du travail. Enfin, il y a un enjeu d’interconnaissance car les définitions varient d’un pays à l’autre ce qui suppose de s’adapter à de nouvelles conceptions (exemple de la définition du handicap).

Michel Catinat a conclu la rencontre en soulignant l'importance de porter un message commun.

A 18h : Labellisation territoire French Impact Christophe ITIER a remis le label en présence de Roland RIES et Robert HERRMANN.