Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

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Publié le 18 octobre 2018 - mis à jour le 24 octobre 2019

Retour sur le séminaire annuel « Politique de la Ville et ESS »

Le RTES a organisé le 10 septembre dernier son séminaire annuel sur l’articulation entre ESS et politique de la ville, en partenariat avec le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires (CGET) qui accueillait la rencontre dans ses murs.

Retrouvez les vidéos, diaporama, articles de presse de cette journée qui a réuni plus de 200 participants. 

Un séminaire 2019 qui situe l’ESS au cœur des priorités de la politique de la ville

Cette édition 2019 s’est inscrite dans l’actualité de la rénovation des contrats de ville, ce qu’a rappelé Eric BRIAT, chef de service, adjoint au Directeur de la Ville et de la Cohésion Urbaine au CGET, qui a ouvert la rencontre : « Les réflexions engagées au niveau local dans le cadre de la révision des contrats de ville sont l’opportunité de mettre en lumière le potentiel de l’ESS, encore souvent méconnu, pour favoriser le développement économique et l’emploi dans les QPV, et plus largement renforcer la cohésion sociale dans ces territoires. » Il rappelle que, au niveau local, 20% des crédits de la politique de la ville doivent être consacrés à l’insertion et l’accès à l’emploi des habitants des quartiers prioritaires, et que les structures de l’ESS sont des acteurs privilégiés pour atteindre cet objectif.

Enfin, il réaffirme que les mesures initiées au niveau national nécessitent l’engagement de l’ensemble des partenaires de la politique de la ville pour aboutir : « Cette dimension partenariale est essentielle, à la fois pour faire atterrir les politiques nationales, et pour impulser dans les territoires de nouvelles initiatives issues de l’ESS. Il s’agit là d’un enjeu qui sera central dans le cadre de la future agence nationale de la cohésion des territoires. »

Par ailleurs, Sylvie BOUVIER, adjointe à la cheffe du Pôle pilotage, Contrats de ville et coordination du CGET, précise que la période actuelle est un temps propice pour les contrats de ville : leur prorogation jusqu’en 2022 est l’opportunité de redonner de la vigueur aux partenariats et aux dynamiques locales. Elle cite trois leviers qui doivent permettre d’amplifier l’intervention des contrats de ville :

  • Les préconisations issues des évaluations à mi-parcours des contrats de ville, qui se terminent, qui ont permis de dresser un bilan des priorités d’actions mises en œuvre, et d’apporter une attention particulière aux enjeux clefs de la gouvernance des contrats de ville.

  • Les engagements inscrits dans le Pacte de Dijon, signé entre l’Etat et les collectivités territoriales le 16 juillet 2018.

  • Les 40 mesures ciblées dans la circulaire du Premier Ministre du 22 janvier 2019, qui constituent la feuille de route gouvernementale sur 5 programmes, dont l’emploi et l’insertion professionnelle, ainsi que le renforcement du lien social.

Ainsi, elle perçoit que « cette période est un temps privilégié pour donner un nouveau souffle et renforcer les dynamiques de coopération entre acteurs, pour favoriser la participation des habitants et l’inscription réelle des conseils citoyens dans la gouvernance des contrats de ville. C’est l’opportunité de faire entrer les projets d’ESS dans ce volet emploi et formation professionnelle des contrats de ville. »

Christiane Bouchart a rappelé le travail engagé par le RTES depuis plusieurs années afin de renforcer les liens entre l’ESS et la politique de la ville. Elle a insisté sur l’importance de la coconstruction : « Si la mobilisation des partenaires privés, des bailleurs, est nécessaire, si la visibilité des initiatives est à développer, si l’accompagnement à l’essaimage doit être adapté aux besoins spécifiques locaux, la co construction, la coopération, l’implication de tous est capitale, est indispensable pour réussir un projet de territoire». La place des habitants a été un élément important des échanges.

Si la convergence des valeurs entre politique de la ville et ESS est reconnue, il reste du travail à faire pour mieux articuler ces politiques dans les territoires et pour que les acteurs de l’ESS aient pleinement leur place dans la feuille de route 2019-2022 de la politique de la ville. La meilleure connaissance de l’ESS, et plus largement de l’approche économique, est une condition indispensable au développement de projets économiques solidaires dans les quartiers.

L’importance de la confiance entre acteurs, et entre habitants et institutions, du temps pour instaurer cette confiance, de la coopération pour gagner en efficacité, l’importance de s’appuyer sur les besoins des habitants et des entreprises, mais aussi sur leurs compétences et réalités, par exemple l’économie informelle, ont été rappelés par Mohamed Gnabaly, maire de l’ile Saint Denise et fondateur de Novaedia et les intervenants de la 1ère table ronde. Claude Sicart de Pôle S et Fatima Mesfaoui du Collectif Pas Sans Nous 13 ont souligné l’importance d’accompagner davantage les collectifs d’habitants.